Le Tchad retire son ambassadeur du Cameroun à la suite de l’accord conclu entre la Société nationale des hydrocarbures (SNH) et Savannah Energy. La SNH a accepté d’acheter une participation de 10 % dans un pipeline d’exportation à la société camerounaise Savannah pour 44,9 millions de dollars. Cette décision a provoqué l’ire du Tchad, qui a rappelé son ambassadeur, estimant que Savannah et ses bailleurs de fonds interféraient avec les autorités tchadiennes. Le secrétaire général de la présidence tchadienne, Gali Ngothe Gatta, a signé une lettre indiquant qu’un certain nombre de « personnalités camerounaises » avaient afflué vers Savannah.
Cette lettre date du 20 avril et précède l’accord conclu entre Savannah et la SNH le même jour. Gatta a déclaré que cet accord était contraire aux « conventions et statuts » de la Cameroon Oil Transportation Co. (COTCo), qui détient la section camerounaise de l’oléoduc d’exportation. En 2021, la SNH avait proposé 275 millions de dollars pour acquérir la participation de 21 % détenue par la Société des Hydrocarbures du Tchad (SHT) dans l’oléoduc d’exportation.
Le Cameroun et la SNH cherchent à acquérir un plus grand contrôle sur l’oléoduc depuis un certain temps. En 2022, deux délégations camerounaises de haut niveau se sont rendues à N’djamena en avril et en novembre pour tenter de prendre une plus grande part dans l’oléoduc. Le Tchad avait déjà exprimé son opposition à la vente des actifs d’ExxonMobil à Savannah en décembre 2022 et avait exproprié ces actifs en mars.
Savannah devait également acquérir les parts de Petronas au Tchad, mais cet accord a échoué l’année dernière. La lettre de Gatta indique que le Cameroun n’a pas répondu aux lettres demandant l’approbation de la vente de Petronas. Le Tchad doit à nouveau « défendre ses intérêts et sa respectabilité », selon la lettre. Savannah a renforcé ses engagements envers le Cameroun la semaine dernière en signant un accord sur la construction du projet hydroélectrique Bini a Warak, contribuant à fournir de l’électricité à la région septentrionale du Cameroun. La société a également nommé Joseph Pagop Noupoué administrateur non exécutif et président désigné avec effet immédiat, actuellement associé principal chez EY et associé directeur pour le Cameroun.