Le portrait d’un cinéaste bipolaire par Michel Gondry, des films camerounais, indiens ou russes : la Quinzaine des Réalisateurs, l’une des principales sections parallèles du Festival de Cannes, a annoncé mardi 18 avril sa 55e sélection.
La Quinzaine se distingue des autres sélections cannoises par son esprit de non-compétition et se consacre à la découverte de nouveaux cinéastes. Cette année, des réalisateurs de renom ont cependant été mis à l’honneur.
Le Français Michel Gondry (« Eternal Sunshine of a Spotless Mind », « Soyez sympas, rembobinez »), présentera « Le livre des solutions », une « comédie autour du processus créatif (…) d’un cinéaste bipolaire », avec l’acteur Pierre Niney et l’humoriste Blanche Gardin, a annoncé le délégué général, Julien Rejl.
Le Sud-Coréen Hong Sang-soo, habitué des grands festivals, a été sélectionné pour la soirée de clôture (avec « Woo-ru-ui-ha-ru »), et la Quinzaine projettera également les derniers films de Cédric Kahn, le réalisateur de « La Prière », qui revient avec « Le Procès Goldman » sur l’activisme de la gauche radicale dans les années 1970, et la nouvelle œuvre queer baroque de Bertrand Mandico.
L’essentiel de la sélection de 19 films inédits est cependant centré sur des découvertes, dont un film belgo-camerounais « entre fiction et documentaire » sur le parcours d’une mère courage (« Mambar Pierrette » de Rosine Mbakam).
La réalisatrice présentera à Cannes son tout premier long métrage. Au micro de la RTBF, elle a fait part de son enthousiasme : « Pour moi et ma famille au Cameroun, le cinéma était comme un monde à part où il n’y avait que des histoires incroyables, incarnées par des personnes incroyables. Dans mon film, ces gens incroyables sont ma famille et les histoires sont les leurs.
La sélection de la Quinzaine des réalisateurs comprend également un film indien sur la répression de la sexualité (« Agra » de Kanu Behl), un road-movie russe « totalement indépendant » tourné en 2021 (« Grace » d’Ilya Povolotsky).
Quelque 4 000 films ont été visionnés (courts métrages compris) qui témoignent d’un « retour en force de l’Asie, des Etats-Unis et de certaines propositions africaines », a déclaré Thierry Fremaux, le délégué général du Festival de Cannes.
Les films sélectionnés « incarnent un esprit de résistance à toutes les formes d’idéologie et de discours dominants ». Parmi les thèmes récurrents, « le malaise entre les sexes », « le retour du religieux » et une forte présence du cinéma de genre, du fantastique à l’aventure en passant par le thriller, a-t-il précisé.
Comme toutes les sélections cannoises, la Quinzaine des cinéastes refuse tout quota lié à l’origine ou au sexe.
Au total, 27% des longs métrages proposés ont été réalisés par des femmes, qui représentent une proportion légèrement plus élevée des longs métrages sélectionnés, soit 32%, a précisé la Rejl.