Reporters sans frontières (RSF) a révélé que de nombreux agents des services de renseignements camerounais ont été arrêtés dans le cadre de l’assassinat du journaliste Martinez Zogo. Un suspect qui a avoué sa participation au meurtre a même déclaré que le ministre de la Justice camerounais en était le commanditaire.
Plus de 20 membres de la Direction générale des enquêtes extérieures (DGRE) ont été arrêtés dans la capitale récemment dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat de Zogo, dont le corps mutilé a été retrouvé le 22 janvier. Les déclarations fracassantes qu’ils ont faites aux enquêteurs sont considérés comme étant liées à la bataille politique pour la succession du président Paul Biya, qui aura 90 ans prochainement.
Le patron de la DGRE, Léopold Maxime Eko Eko, qui fait partie des personnes arrêtées, a nié être au courant du plan visant à faire taire Zogo, qui était le présentateur de Radio Amplitude FM. Cependant, son adjoint, le directeur des opérations spéciales Justin Danwe, a fait une déclaration choquante. Il a fourni un compte rendu détaillé de l’opération visant à faire taire Zogo, se décrivant comme le chef de l’unité qui a exécuté le meurtre. Il a décrit en détail comment Zogo a été suivi pendant une semaine, jusqu’à son enlèvement et comment il a été battu et mutilé par des membres de la DRGE, sur les ordres du ministre de la Justice Laurent Esso.
L’enquête, menée par une commission mixte de gendarmes et de policiers sur ordre du président Biya, a fait des progrès importants ces derniers jours. Selon RSF, d’autres personnes importantes, y compris d’autres ministres proches de Belinga, auraient pu être informées à l’avance du projet d’assassinat de Zogo et auraient même pu être impliquées. L’issue de l’enquête reste incertaine, car les ramifications de l’affaire atteignent le plus haut niveau de l’État.