Njeukam Loïc alias Shakiro et Mouthe Roland alias Patricia deux transgenres camerounais interpellés le 5 février ont été condamnés à cinq ans de prison ferme pour « tentative d’homosexualité » et ils devront verser une amende de 200 000 frs. Mais cette condamnation a entraîné l’indignation de plusieurs organisations de défense des droits de l’homme et des milieux conservateurs.
D’après Human Rights Watch, « Les forces de sécurité camerounaises ont arbitrairement arrêté, battu ou menacé au moins 24 personnes (…) pour des prétendus rapports sexuels consensuels entre personnes de même sexe ou pour non-conformité de genre » . Pour les autorités judiciaires, cette pratique est considérée comme illégale dans le pays conformément à l’article 347-1 du code pénal camerounais. Depuis cette sentence, l’opinion camerounaise est divisée, car d’un côté, les milieux conservateurs saluent grandement cette décision et de l’autre, les défenseurs des droits des LGBTQ ont lancé une offensive et selon l’opposant camerounais Cabral Libii, « Les adeptes de la dépénalisation invoquent la déclaration universelle des droits de l’homme et le pacte international sur les droits civique et politique. Or, il n’existe aucune disposition formelle dans ces textes qui consacre ou dépénalise l’homosexualité ».