Trente-quatre ans après le décès de Thomas Sankara « Père de la révolution » burkinabé, le tribunal militaire de Ouagadougou a finalement décidé de fixer la date du procès de son assassinat au 11 octobre 2021. Parmi les 13 accusés figure Blaise Compaoré, ex-président Burkinabé.
Pour Me Guy Hervé Kam, un des avocats des familles des victimes, la programmation de ce procès est le « temps de la vérité judiciaire » « cela fait un long moment d’attente pour que s’établisse de façon claire et précise devant tout le monde, les responsabilités individuelles et collectives qui ont conduit à cette tragédie du 15 octobre 1987 » déclare t’il. En dehors de Blaise Compaoré qui est actuellement en exile en Côte-d’Ivoire où il a même réussi à avoir la nationalité, 12 autres personnes sont accusés notamment le général Gilbert Diendéré, l’un des principaux chefs de l’armée lors du putsch de 1987 qui est ensuite devenu chef d’État-major particulier de Blaise Compaoré. Il purge actuellement une peine de 20 ans de prison pour tentative de coup d’État en 2015. Dans ce procès aux allures de victoires pour les familles des victimes, Blaise et ses coaccusés sont poursuivis pour attentat à la sureté de l’État, complicité d’assassinat et recel de cadavres.