Des actifs et des comptes bancaires de trois filiales du groupe Bolloré ont été saisis le 14 juin 2021 au Burkina Faso.
Pour rappel, cette décision fait suite à une bataille juridique entre le groupe du milliardaire français et Sopam SA, une société appartenant à l’homme d’affaires burkinabé Mohamed Sogli. Ce dernier poursuit le groupe français pour des dommages subis lors du transport d’une unité électrique de la France vers le Burkina.
Les faits remontent notamment en 2010. En effet, le groupe Sopam avait confié à Sagatrans, filiale du groupe Bolloré, le transport d’une unité électrique de Saint-Nazaire en France à Komsilga au Burkina Faso. À en croire l’avocat de Sopam SA, Maître Jean-Charles Tougma, la marchandise mettra une année entière à être livrée. « Ils ont oublié l’usine au port d’Abidjan. Résultat, la marchandise a été endommagée à la place. Nous avons entamé une procédure pour rendre ce transporteur responsable », a déclaré l’avocat.
Lorsque la centrale s’est retrouvée à Ouagadougou, elle a dû être remise en état selon l’expertise d’un ingénieur de Bolloré. Or le coût de cette opération a été estimé à environ deux milliards de FCFA, soit 3,618 millions d’euros. Le juriste Tougma précise que la société Sagatrans avait exprimé son refus de prendre en charge les travaux.
Au bout de 11 ans de procédure, les trois filiales du groupe français ont été condamnées à verser la somme de 14 629 036 497 FCFA, soit plus de 22 millions d’euros, en dédommagement à la société burkinabé Sopam. Suite à ce que les avocats de Sopam ont considéré comme un refus d’obtempérer, les biens et les comptes bancaires des trois filiales du groupe Bolloré ont été saisis.